Tout est possible aux Jeux olympiques

2021-08-03

Le premier départ du tournoi de golf féminin des Jeux olympiques de Tokyo 2020 est prévu mercredi matin à 0h30, heure suisse. Soixante proettes de trente-cinq nations sont en compétition, dont la championne en titre, In-bee Park (Corée), et la numéro 1 mondiale, Nelly Korda (Etats-Unis). Parmi les challengers, deux Suissesses, la Genevoise Albane Valenzuela, 23 ans (mercredi premier flight à 0h30 MESZ) et la Lausannoise Kim Métraux, 26 ans (dernier flight à 4h09 MESZ). Deux athlètes pour lesquelles les Jeux olympiques sont un rêve devenu réalité mais qui ne se contentent pas simplement d'y participer, comme le veut l’idéal olympique. Les deux Suissesses voudraient avoir leur mot à dire au Kasumigaseki Country Club, à 70 kilomètres au sud de Tokyo. Swiss Golf s'est entretenu avec elles avant leur départ. Par ailleurs, lundi 3 août, à 12h45, la RTS diffusera un reportage sur Kim Métraux, sélectionnée seulement le 22 juillet.

La rookie et la double olympienne

Jeudi dernier, les deux golfeuses se sont envolées pour Tokyo. Albane Valenzuela en compagnie de son frère et caddie Alexis, Kim Métraux avec son caddie habituel, Alex Williams, et son père, Olivier Métraux, qui fonctionnera comme coach. «Nos liens familiaux sont très étroits, c'est donc encore plus agréable pour moi d'avoir une personne de ma famille à mes côtés lors de ce grand évènement», a dit Kim Métraux qui participe pour la première fois aux Jeux olympiques. «Depuis que le golf a été réintégré dans le programme olympique, c'était mon rêve de représenter la Suisse aux JO», a déclaré la Lausannoise. Rio 2016 avait été trop tôt pour elle. Elle étudiait alors en Floride et avait remporté la médaille d'argent avec l’équipe suisse au Championnat du monde amateur cette année-là.

La situation d’Albane Valenzuela est différente. Qualifiée pour les Jeux de Rio 2016 en tant qu'amateure, elle a acquis sa première expérience olympique à l'âge de 18 ans. Une expérience inoubliable: «La cérémonie d'ouverture est la chose la plus incroyable que j'aie vécue jusqu'à présent. Ces émotions bouleversantes, cette énergie incroyable émanant du public et des athlètes, c'était tout simplement électrisant ... en quelque sorte hors du monde.» Elle regrette forcément d'avoir manqué la cérémonie d'ouverture à Tokyo.  

Les mesures de protection contre le Covid-19 prises par les organisateurs n'ont pas permis aux athlètes d’arriver à temps pour défiler avec la délégation suisse lors de la cérémonie d'ouverture du 23 juillet. Toutefois, les golfeuses pourront participer à la cérémonie de clôture le 8 août. «C'est une partie du programme que j'attends avec impatience», déclare Kim Métraux.

Donner le meilleur de soi-même

Quant à leurs ambitions sportives à Tokyo, les deux proettes disent simplement qu’elles veulent s’engager à fond et profiter de chaque seconde de ce tournoi olympique. «Je veux me donner à 100% – c'est tout ce que je peux faire, explique Albane, on doit aborder le tournoi avec un mental fort et être ‘fully committed’ pour obtenir des résultats.» Valenzuela, qui joue sur la LPGA, connaît la force des concurrentes: «C'est dur. Pour gagner, il faut jouer beaucoup mieux que les autres.» Mais tout est possible: «Ces douze derniers mois, nous avons vu beaucoup de victoires surprenantes sur la LPGA et dans les tournois majeurs. On ne sait jamais quand on va percer. C'est une question de temps mais cela arrivera!»

Médaille d’or ou Major?

Si elle devait réussir sa percée cette semaine, ce serait la plus belle chose qu'Albane Valenzuela puisse imaginer sur le plan sportif. A la question de savoir si le tournoi olympique a la même importance qu’un Major, la Genevoise a une réponse claire: «Pour moi, une victoire olympique serait le sommet de ma carrière. Rien ne vaut une médaille d'or olympique.» Elle admet toutefois que ses collègues ne partagent pas toutes cet avis. «Aux Jeux olympiques, on mentionne d’abord le pays lors de la remise des prix et ensuite seulement le nom des athlètes. Cela montre clairement l'importance d'une victoire olympique», fait valoir la Genevoise. On l’a compris, entre une médaille d’or et une victoire en Major, elle opterait pour l’or olympique.

Kim Métraux voit les choses un peu différemment, mais admet que c'est peut-être parce qu’elle n'a encore jamais participé à des Jeux. Voici comment la Lausannoise justifie son opinion sur le sujet: «Il est très difficile de comparer un Major et un tournoi de golf olympique. Cela commence déjà avec le mode de qualification. On se qualifie pour un Majeur par le biais du classement mondial ou de l'Ordre du mérite des différents Tours. Les meilleurs peuvent participer, quelle que soit leur nationalité. Aux Jeux olympiques, cependant, un maximum de quatre, respectivement deux joueurs par nation sont autorisés à concourir.» A ses yeux, un titre majeur a plus de valeur, «mais j'espère que les JO auront le même statut à l'avenir».

La Magie des Jeux

Pour l’une comme pour l’autre, il est incontestable que les Jeux olympiques sont magiques. Le plus grand évènement sportif du monde, la rencontre avec des athlètes d'autres disciplines, le village olympique – tout cela n'a pas perdu sa fascination, malgré le Covid. Depuis l'ouverture des Jeux de Tokyo, les deux proettes suivent les compétitions des athlètes suisses avec beaucoup d'intérêt et, au vu de leurs succès, avec un immense plaisir. «Les Jeux olympiques d'été sont le moment le plus cool pour moi, parce que je peux regarder à la télévision tellement de sports qu'on ne voit jamais autrement», se réjouit Albane Valenzuela.

Mais depuis leur arrivée à Tokyo, les deux Suissesses se concentrent sur le golf. Samedi et dimanche, elles ont assisté aux derniers tours du tournoi masculin et ont pu se faire une première idée du parcours qui sera aussi le leur. Lundi et mardi, elles feront des tours d'entraînement et recueilleront des informations importantes sur le parcours, qu'elles n’ont vu que sur des photos avant leur arrivée. Il s'agit maintenant d'explorer les détails essentiels. L'herbe, par exemple, un facteur important pour Albane Valenzuela.

La canicule japonaise

Les conditions climatiques sont un autre thème qui échauffe les esprits autour de ces Jeux. Pas de problème pour les deux golfeuses suisses: «J'ai longtemps vécu en Floride, je suis habituée à la chaleur et à la forte humidité», explique Kim Métraux. Albane Valenzuela évoque l’actuel domicile de ses parents, les Bahamas, plutôt connus pour la chaleur. Le décalage horaire est plus problématique pour Albane: «Surtout quand on voyage vers l'est.» Si nécessaire, la mélatonine aide. Ce n'est pas un problème pour Kim Métraux. Elle prend régulièrement l'avion des Etats-Unis vers l'Europe et est habituée à un décalage horaire de six heures.

Le tournoi olympique de golf féminin se déroulera en quatre tours (sans cut) de mercredi à samedi – avec la croix suisse sur le maillot. «Représenter son pays aux Jeux olympiques est le plus grand honneur pour un athlète», déclare Albane Valenzuela. La croix suisse est également brodée sur les sacs de golf des deux olympiennes. Ils deviendront de précieux souvenirs après les Jeux. Le sac d'Albane Valenzuela de Rio 2016 est d’ailleurs exposé au Golf Club de Genève. «Le club est ma maison.»

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